Mardi 31 mai 2003 |
de Bruno Guglielminetti
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Star Wars Kid: suite... et fin?
Devenu vedette malgré lui, le désormais célèbre Star Wars Kid refuse toujours de s'ouvrir aux médias. L'adolescent de Trois-Rivières, dont la sympathique vidéo "imitation de Jedi" a fait le tour de la planète Internet, aurait été ébranlé par sa soudaine notoriété et ne répond plus que par la bouche de son avocat. Alors que des donateurs américains s'apprêtent à lui envoyer le fruit de leur collecte de fonds, Me François Vigeant a bien voulu répondre à mes questions. Question : D'abord, comment se porte votre client? Me François Vigeant : Il se remet difficilement des événements des derniers jours. Pourriez-vous me clarifier, parce qu'il y a eu plusieurs versions sur le sujet, la bande vidéo au départ. Elle avait été produite dans quel contexte? Je ne connais pas exactement les circonstances dans lequelles elle a été réalisée, mais ce que nous savons, c'est qu'elle n'avait pas été préparée pour un usage visant une utilisation qui inclut le public ou des personnes autres que mon client lui-même. Mais c'est une prestation qui avait été faite dans le cadre d'un travail scolaire? Je ne suis pas au courant de ce détail. Est-ce que je me trompe ou la course des médias s'est arrêtée un peu dans cette histoire-là? Elle s'est arrêtée à partir du moment où nous les avons contactés. Comme vous le savez peut-être, nous avons adressé une lettre aux différents chefs de pupitre et on a eu ensuite des conversations avec la presque totalité des médias pour leur faire savoir que la converture médiatique qui était donnée à cet événement était de nature à augmenter les dommages qui étaient causés à notre client, ce qui était contre-productif. Vous avez envoyé cette lettre le 22 mai dernier. Qu'est-ce que vous aviez exactement en tête? C'était pour libérer la famille et leurs fils de l'attention médiatique et si possible de la retourner vers nous pour que nous puissions la gérer en lieu et place de la famille. C'est-à-dire que la famille a vécu très difficilement ces événements. Il n'est pas à ma connaissance, et ça fait 17 ans que je suis avocat, d'avoir vu qu'un événement, qui me semble à la base relativement trivial, ait pris une tournue aussi gigantesque. La couverture médiatique, et je ne prétend pas qu'elle était injustifiée ou qu'elle a été effectuée d'une facon délibérement méchante, mais elle était un poids considérable sur les épaule de cette famille. Les personalités publiques ont de nature une tolérance élevée à la présence médiatique ou à l'attention médiatique. Mais quand il s'agit de citoyens menant des vies tout à fait normales loin des projecteurs, notre préocupation comme avocat était de faire en sorte que les médias s'éloignent le plus rapidement possible physiquement des membres de cette famille. Il faut savoir qu'il y a des médias qui se sont présentés à la résidence et certains ont été plus insistants, plus persistants dans le recherche du contenu del'histoire. On sait que c'est toujours délicat dans les médias quand on parle d'une affaire où un mineur est impliqué. Est-ce que dans ce cas-ci il n'y a pas eu dérapage du côté de certains médias? Premièrement, il y a un dérapage dans l'utilisation non autorisée d'images d'une personne en partant. Si vous le faites avec un mineur, il y a en plus une question de consentement. Ici il y a de surcroît un troisième aspect, qui est l'utilisation de l'image dans le but de nuire. Vous savez sans doute que les utilisations des images qui ont été réalisées n'étaient pas utilisées d'une manière qui avantageait notre client. Cela, additionné au fait que c'est un mineur, additionné au fait que c'était sans autorisation donne un amoncellement assez substantiel d'illégalités. Qu'est-ce qui est le plus dommageable? Le fait que ce fichier ait été téléchargé plus de 2 millions de fois sur l'Internet, ou le fait qu'il ait été diffusé sur l'antenne des médias ou repris en photo dans les journaux? Je vous dirais que l'utilisation par les médias québécois a probablement laissé des séquelles qui n'auraient pas existé si le fichier avait simplement été téléchargé sur le Net. Vous savez, si on fait mal àvotre image, à votre nom, à votre réputation, par exemple en Indonésie, probablement que ça ne vous préocupera pas tellement. Mais si on le fait dans votre quartier ou dans la rue ou vous demeurez, probablement que ça va vous affecter beaucoup plus. Dans ce cas-ci, c'est d'abord le New York Times qui a fait une histoire avec l'affaire. Vous savez, il n'y a pas beaucoup de gens qui lisent le New YorkTimes ici. Mais que les journaux à plus haut tirage la reprenne,disons que c'est un peu plus difficile a accepter. Qu'est-ce qui est arrivé à son collègue de classe qui a numérisé cette vidéo et l'a mise en ligne? Est-ce que vous l'avez identifié? Est-ce qu'il a présenté ses excuses a votre client? Les personnes que nous croyons être impliquées n'ont pas fait part de remords dans les communications qui nous ont été remises. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons recu des commentaires par les représentants de ces deux jeunes, et que nous étions très loin d'excuses. Autre aspect du problème, beaucoup plus positif celui-là. Est-ce que votre client a reçu des nouvelles ou même des cadeaux des internautes américains qui ont voulu lui donner un coup de main avec cette histoire? Notre client ainsi que nous- même, réagissons avec beaucoup de suspicion aux diverses démarches qui sont faites actuellement, compte tenu de ce qui s'est fait durant les dernières semaines. Bien que nous soyons persuadé que certaines personnes soient bien intentionnées. Fin de l'entrevue Prologue |
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